Lola Lafon nous invite dans son laboratoire d’écrivaine, à une performance littéraire et musicale, qui décline un abécédaire intime. Un spectacle où elle joue avec les mots, sans se payer de mots. En tant qu’écrivaine, déjà sept romans à son actif, Lola Lafon a un rapport très fort aux mots. Ils sont sa matière première, les briques de sa pensée et de son écriture. Ce sont des textes, des formes courtes, écrits pour la scène ou sélectionnés parmi ses chroniques dans la presse. Ils proposent une définition subjective d’un mot. Installés à chaque extrémité d’une longue table, table de travail, elle et son complice musicien vont jouer à une sorte de ping-pong, de joute : il lui indique un mot, et, à l’aide de ses cahiers où elle consigne ses notes, réflexions, ébauches, elle propose une définition en lien avec sa subjectivité, son intimité de femme engagée dans les enjeux de son temps. Des mots comme des madeleines, qui retentissent dans sa mémoire et dans la mémoire collective.
Un quatuor danse/musique/lumière proposé par Magda Kachouche, jeune chorégraphe accompagnée par le Théâtre du Beauvaisis, pour une fête où vont se mélanger rires et larmes, dans une célébration dionysiaque de la joie d’être au monde. La rose de Jéricho est une plante
du désert, dite immortelle. Elle peut subsister des années à demi-morte, desséchée, inerte. Dès lors que la pluie tombe ou qu’on l’arrose, elle reprend vie. Dans La rose de Jéricho, on croit aux fantômes et à leurs visitations espiègles. On croit en la vibration de leurs présences dans nos corps et nos psychés, à leurs possibles réanimations. C’est une histoire de glissement, de mutation, d’un corps à l’autre, du passé vers le futur, du futur vers le passé. Une célébration de nos héritages, et de ce qui nous rassemble. La rose de Jéricho est un bal-concert, une cérémonie punk et colorée pendant laquelle on s’offre une fête avec les vivants et les morts, les visibles et les invisibles. On y pleure, on y rit, on y danse…
L’Ensemble Contraste s’est donné comme but de croiser musique classique et musique populaire, pour mélanger les genres, provoquer la surprise. 15 quai des Grands Augustins à Paris se tient aujourd’hui un pub irlandais. Mais, pendant 25 ans, de 1951 à 1976 dans ces mêmes locaux, un cabaret parisien, L’Écluse, était installé et a vu se produire la fine fleur de la chanson française des années 50/60. La chanteuse Barbara y apparaissait en 1958, sous le nom de « la chanteuse de minuit ». L’immortelle créatrice de tant de chansons magnifiques chantait dans ce lieu exigu devant vingt ou trente personnes émerveillées. Retrouvez ce répertoire qui reste actuel, et ancré dans notre mémoire collective, lors de cette soirée présentée par l’Ensemble Contraste et la mezzo-soprano Albane Carrère. Cet ensemble, que nous avons déjà rencontré avec la chanteuse Rosemary Standley (Schubert in love) nous accompagne pour « Une petite cantate », « Dis, quand reviendras-tu ? », « La solitude », « L’aigle noir », « Ma plus belle histoire d’amour »… La chanteuse, l’accordéon, l’alto, le piano et la contrebasse s’approprient les plus belles chansons de Barbara avec l’élégance des musiciens classiques.
Sept interprètes pour un voyage méditatif sous la charpente séculaire de la grange médiévale, accompagné par les nappes sonores de Kasper T. Toeplitz, le complice de toujours. Ralentissez, laissez venir à vous l’ici et maintenant. Dans le cadre de notre partenariat avec le Festival d’Automne à Paris, nous avons le plaisir de vous proposer Rêche, la dernière création de Myriam Gourfink, artiste associée au Théâtre du Beauvaisis, après sa création au Panthéon. Dans cette pièce, il s’agit de donner forme à des volumes susceptibles d’absorber ce qu’elle nomme le rêche, « les comportements durs, rugueux à l’égard de soi-même et de l’autre » pour les convertir en douceur ; de se laisser saisir par des vibrations lumineuses et sonores qui, comme de délicates chambres à air, amortissent chaque geste et le ralentissent. Comme à son habitude, Myriam propose de créer un état d’envoûtement et de sidération, de favoriser une entrée dans une méditation enveloppante, en proposant à ses sept interprètes une lente évolution qui démarre au sol.
LE PIANO RAYONNANT
Considérée comme l’une des grandes personnalités du piano d’aujourd’hui, Anne Queffélec jouit d’un rayonnement exceptionnel sur la vie musicale. La « Duchesse Anne », tradition bretonne oblige pour cette amoureuse de ses origines, clôture en apothéose l’édition 2024 de Pianoscope. Cœur gros comme ça, Anne donne un vrai sens à la transmission en ne s’octroyant qu’un unique concert, celui de clôture. Les jours précédents, elle a offert la scène à la génération future, celle des
Julien Beautemps, Aude-Liesse Michel, Gabriel Durliat, Charles Heisser, et proposé des répertoires inédits, tel le chant ou le quatuor à cordes. Une carte blanche à son image, discrète et à la fois très présente. En haut de l’affiche des plus grandes scènes nationales et internationales, elle est plébiscitée en Europe, au Japon, à Hong Kong, au Canada et aux États-Unis. Son répertoire est sans limite, et nul doute qu’elle offrira le meilleur au public à Beauvais.
LIAISONS MAGNÉTIQUES
Une belle surprise accueille le public fidèle de Pianoscope : le concert d’ouverture présente pour la première fois sur scène un quatuor à cordes, les Voce, accompagné bien sûr d’un pianiste, le prometteur Gaspard Dehaene. Depuis vingt ans, les Voce parcourent les routes du monde entier, d’Helsinki au Caire et de Tokyo à Bogota. Ils s’attachent à défendre les grandes pièces du répertoire classique, seuls ou aux côtés d’artistes d’exception. Le programme qu’ils ont choisi brille d’un éclat particulier car il propose des chefs-d’œuvre rares du répertoire de musique de chambre : une page d’exception avec le dernier quatuor à cordes écrit par Mozart, suivi par le seul quatuor composé par Ravel alors tout jeune et baigné d’une « luminosité adolescente. » Entre en scène Gaspard Dehaene, dont la passion d’enfance était le tennis qu’il abandonna à 16 ans pour le piano. Depuis, s’il a repris la compétition de tennis, le piano est la passion de sa vie. Passion qui explosera
dans le Quintette pour cordes et piano de Dvořák, une œuvre enfiévrée aux accents bohémiens.
Dans sa cuisine, Anissa nous invite sur les traces de son histoire en nous préparant de succulentes pâtisseries. Anissa et Ahmed Madani se sont rencontrés à l’occasion d’un cycle de spectacles qu’il créait sur les jeunes des cités, auquel elle participait. Lors d’une discussion, elle lui
a confié qu’elle ne connaissait pas son père, parti au moment où sa compagne lui avait annoncé qu’elle était enceinte. À partir de cette absence, du non de ce père manquant, elle a construit pendant son enfance un père rêvé. Un jour elle put retrouver sa trace. Étonné et ému par cette histoire, Ahmed la persuada de partir à sa rencontre. Il l’a accompagnée dans cette entreprise. Le spectacle reconstitue le cheminement de cette enquête, où suspens et émotions ne manquent pas.
Un spectacle avec des choses de rien qui s’articule autour de trois contes. Entre chacune des histoires, la musique et la poésie viennent s’insérer comme un intermède.
Les personnages se retrouvent d’un conte à l’autre, petites marionnettes que le narrateur manipule à vue dans le faisceau lumineux d’un appareil de projection. Une lanterne vive projette les couleurs de l’automne : ombre des roseaux, d’une pomme de pin, silhouette d’un écureuil dans le mouvement du vent. Une calebasse remplie de terreau, d’épices et de feuilles mortes fait office de castelet. C’est l’automne, sur les feuilles mortes un oisillon rencontre un hérisson puis un écureuil ; le vent les entraîne d’une aventure à l’autre. Le conteur tourne la manivelle d’un « petit limonaire », égraine les notes d’une chanson d’automne, quelques vers de Verlaine, puis reprend son histoire. Les enfants sont assis autour de lui, dans la chaleur paisible d’une veillée d’automne.
Le Festival des Arts en Beauvaisis veut être un moment de la programmation où les artistes implantés sur le territoire peuvent montrer leur travail et le faire découvrir par les habitants comme un laboratoire de la création locale.
Alain Marc, Laurent Maza, Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine
Sur scène, Alain Marc lit ses poèmes, ses mots se mêlent à la musique expérimentale du compositeur Laurent Maza dans un décor réalisé par le peintre Lawrence.
Véronique Chevallier, soprano lyrique; Pascal Bourgeois, ténor lyrique léger; Daniel Gàlvez-Vallejo, ténor lyrique; Orchestre Philharmonique de l’Oise, Le petit opéra
Quand trois chanteurs rencontrent un orchestre, ils se racontent des histoires lyriques… L’opérette est sans doute la façon la plus amusante, la plus populaire et la plus immédiate d’aborder l’Art Lyrique.
Amélie Cornu, Les évadés
Librement inspiré du collectif existant Sauvons Les Riches, Les Évadés est un documentaire-fiction jubilatoire et décalé, tiré de faits et de témoignages réels. Un plaidoyer pour la justice et la citoyenneté.
Noëmie Ksicova – artiste associée, Cartographie sensible
Après avoir rencontré et enregistré les souvenirs des personnes vivant au centre-ville de Beauvais, Noëmie Ksicova vous invite à déambuler dans le quartier et à écouter, en chemin, les lectures de souvenirs des habitant.e.s en lien avec ces endroits.
Sophie Mayeux, Poussière
Le spectacle s’inspire de la catastrophe de Pompéi et plus particulièrement des moulages saisissants de réalisme des corps figés des habitants de la ville. Poussière propose ici une réflexion sur la survie, sur ce qui nous donne la foi pour nous battre, pour continuer et reconstruire.
Les Vêpres de la Vierge de Monteverdi (1610) est une œuvre monumentale que Othman Louati transpose pour ensemble électronique et sonorisé dans une grande fidélité à son esprit d’origine.
Conçue pour être jouée dans un lieu de culte ou une grande halle, la pièce utilise leur grandeur et leur résonance extrêmes pour sublimer les sons acoustiques, les sons amplifiés et les sons électroniques en un tout musical original qui ne sacrifie rien de l’étrange accord de sacré, de lumière et de joie qui la rend si unique.