Sur scène, sous un chapiteau qui déplace l’idée du tribunal, Lorraine de Sagazan imagine un contre-espace et tente de renverser certaines évidences. En toile de fond de ce spectacle proposé par Lorraine de Sagazan et sa compagnie, une interrogation sur les mécanismes de la justice institutionnelle. La metteuse en scène et son dramaturge sont partis du constat que très souvent la justice ne dispose pas face à face un coupable et sa victime, mais un coupable et la société, dans l’incarnation du procureur de la République. Dès lors, une personne n’est pas jugée en fonction de la réalité des faits commis à l’encontre d’une autre personne, mais en fonction d’un ordre, ou de
la représentation que l’on s’en fait. Et ce notamment dans les procédures d’urgence, de comparution immédiate.

Une œuvre à la beauté plastique saisissante et inquiétante qui fuit le réalisme documentaire.

LIBÉRATION