Das Plateau, pour son premier spectacle en direction du jeune public a choisi Le Petit Chaperon rouge dans la version des Frères Grimm. Ici, la petite fille qui se promène joyeusement dans la forêt n’est pas imprudente ou naïve mais au contraire vaillante et courageuse, traversant les dangers et retournant le sort.
Ce récit initiatique retrouve une dimension occultée, qui, par-delà les temps et les générations, magnifie la solidarité féminine et raille les affreux loups méchants. On redécouvre ainsi ce conte émancipateur, beaucoup plus subversif qu’on ne le pense, qui affirme le droit au mystère, au plaisir, à la liberté et à la peur. Un dispositif optique qui rivalise d’ingéniosité et de poésie, dans lequel se déploie une succession de tableaux-paysages faits de disparitions et d’apparitions, rend tout son mystère et toute sa vitalité au conte. Le résultat est une pépite d’une beauté esthétique bouleversante qui creuse aux racines du conte des frères Grimm pour mieux en extraire la vision optimiste et roborative.
L’identité de naissance, l’identité sociétale, l’identité intime, l’identité familiale, et le rôle assigné à chacun des deux sexes sont les sujets de ce conte initiatique et ce récit du réel.
Il raconte l’histoire d’Ella dont le malheur est d’être née fille. Elle vit dans un pays où les filles ne sont pas libres de se déplacer, de s’instruire… Or, comme elle est la 4e fille et que depuis des siècles, dans ce pays, n’avoir que des filles est considéré comme une malédiction, d’un commun accord, les parents décident de faire passer Ella pour un garçon à l’extérieur de la maison. Mais le jour de ses 15 ans, le fils toléré doit redevenir une fille et se marier, sinon c’est la prison et l’opprobre sur toute la famille. Au-delà de renvoyer à une réalité qui continue de perdurer en Afghanistan et au Pakistan, ce texte est une variante de l’histoire universelle sur le poids des traditions et des dommages qu’il engendre.