Quatre jeunes interprètes dans une fiction questionnant la notion de jeu et la matière de l’instant avec un sens du cocasse qui frôle parfois l’absurde. Un spectacle plein d’humour dont l’enjeu est simple : quatre personnes, trois femmes et un homme, se confient leurs états d’âmes, leurs appréhensions et leurs doutes, ce qui les motive et les freine, dans une chorégraphie verbale virevoltante. Les points de départ de ces discussions endiablées sont futiles : que provoque, pour quelqu’un qui aime boire son café sucré, le fait de devoir le boire sans sucre ? Comment fait-il avec sa frustration, comment la partage-t-il avec d’autres ? Ces situations banales s’enchaînent, rebondissent, appellent des résolutions loufoques, se transforment en nouveaux quiproquo. Mine de rien, sous des dehors badins, le spectacle soulève les questions essentielles du vivre ensemble, voire de la démocratie.
Formé aux arts du cirque, Jonathan Guichard est de ces inventeurs du mouvement qui auprès d’artistes aussi innovants qu’Aurélien Bory ou Yoann Bourgeois, a mis en jeu les notions d’espace, de corps, de virtuosité et de relation à l’autre. Au centre du plateau, une courbe de bois contrainte par une ligne métallique : c’est un arc de taille humaine, une extension du corps, une prothèse pour le jeu du mouvement. Cela se décline en 3 dispositions, dans un espace à 3 directions.
Le corps s’y mêle, s’y enveloppe ou le traverse, autant que le son s’y frotte, résonne et vibre. Les situations se construisent par mouvements sonores. Ici ne sont graves que les sons. Le jeu acrobatique avec cette singulière structure de cirque explore les volumes pour mettre en perspective un rapport ludique à la matière, à l’espace, à l’autre. À la croisée du cirque chorégraphique, de la musique concrète et du théâtre muet, 3D est une pièce de cirque qui tente l’utilisation exhaustive d’un objet.