Quatre jeunes interprètes dans une fiction questionnant la notion de jeu et la matière de l’instant avec un sens du cocasse qui frôle parfois l’absurde. Un spectacle plein d’humour dont l’enjeu est simple : quatre personnes, trois femmes et un homme, se confient leurs états d’âmes, leurs appréhensions et leurs doutes, ce qui les motive et les freine, dans une chorégraphie verbale virevoltante. Les points de départ de ces discussions endiablées sont futiles : que provoque, pour quelqu’un qui aime boire son café sucré, le fait de devoir le boire sans sucre ? Comment fait-il avec sa frustration, comment la partage-t-il avec d’autres ? Ces situations banales s’enchaînent, rebondissent, appellent des résolutions loufoques, se transforment en nouveaux quiproquo. Mine de rien, sous des dehors badins, le spectacle soulève les questions essentielles du vivre ensemble, voire de la démocratie.

Peut-on guérir un clown malade ? C’est la question de Coloris Vitalis, chevalier à la triste figure, qui cherche sa voie dans l’épique ou dans le pathétique. Dressé sur un piédestal de cirque, Gramblanc, le clown de Jean Lambert-wild, nous accueille dans son costume caractéristique. Les clowns blancs sont en général les souffre-douleurs des Auguste, qui les malmènent de différentes façons. Dans le spectacle que nous propose Jean Lambert-wild, c’est la vie qui est l’Auguste, et qui tarabuste le pauvre Gramblanc. Pris dans les rais du temps qui passe, il nous livre, dans Coloris Vitalis, ses obsessions, ses angoisses et ses passions, marquées par son regret de l’absence de couleurs, de diversité, dans un monde de plus en plus uniformisé culturellement. Emporté par sa vitalité instinctive, son amour de la vie, sa gourmandise des pigments et ses codes d’honneur chevaleresque, il dessine peu à peu sous nos yeux, un univers attachant oscillant entre mélancolie enfantine et explosion de couleurs. Et si ce clown c’était un peu nous, à la recherche de l’authenticité et de la sincérité ?

Imprégné de toute la chaleur et la mélancolie liées aux impressions d’enfance, Toutes les choses géniales, de Duncan Macmillan, est un texte autant léger que son sujet est grave : on y suit en effet l’histoire d’une personne qui raconte son expérience de la perte d’un proche à travers un échange avec le public simple et ludique.

Derrière le récit de cette traversée singulière, la pièce invite chacun à questionner son rapport à la vie et à la mort, avec un humour vivifiant. Sans mièvrerie et dans un rapport au public direct, le comédien Didier Cousin flirte avec le stand-up, rythme sa liste hétéroclite des musiques de Cab Calloway, Billie Holiday… et propose finalement un spectacle qui trouve dans les différentes étapes de la vie toutes les raisons de poursuivre jusqu’à la prochaine. Ça commence par une liste au parfum d’enfance : les glaces, les batailles d’eau, les montagnes russes… et ça débouche sur un questionnement profond entre l’acteur et le public sur ce qui fait le prix de la vie.

C’est l’histoire d’un jeune homme de vingt ans en 1943 qui fait des études de droit, aime pour la première fois et se passionne pour les romans d’aventure. Un jeune homme qui est brusquement arraché à son quotidien et réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne.

Un jeune homme qui à son retour en 1945 arrête ses études de droit, éprouve de la haine pour son premier amour et est dans l’incapacité d’ouvrir un livre. Un jeune homme de vingt-deux ans qui comprend que son père l’a sacrifié. À l’image d’un fantôme qui reviendrait hanter la scène du drame, ce jeune homme nous raconte les événements qui ont précédé et suivi son séjour en Allemagne. Il ne s’agit pas d’un spectacle historique sur le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) mais plutôt de suivre l’itinéraire d’un sacrifié autour du repas qui marque son départ et celui qui « fête » son retour. Une forme théâtrale adaptée pour jouer partout, et qui délivre une grande réflexion sur le devoir et l’amour.

Du baroque au contemporain, en passant par la comédie musicale ou encore l’opéra de rue, la Clef des Chants propose des spectacles reflétant la diversité et la vitalité de l’art lyrique d’aujourd’hui à travers l’offre d’œuvres de répertoire et de projets hors normes convoquant la voix sur des territoires esthétiques et des espaces de représentation inédits.

La Clef des Chants s’attache également à diffuser des spectacles de poche afin d’aller au plus près des publics et d’assurer une meilleure irrigation du territoire. C’est dans ce format que nous vous proposons en tournée territoriale l’immortelle, l’inusable œuvre adaptée de l’opéra-comique de Bizet. Un procédé scénographique épuré et un accompagnement musical réduit à un seul instrument sont mis en place dans une volonté d’ouvrir le spectacle à tous types de lieux, intérieur et extérieur et par extension à tous types de spectateurs.