Elle, c’est Vassilena Serafimova, percussionniste surdouée. Lui, c’est Thomas Enhco, compositeur, pianiste jazz et classique, tout aussi surdoué. Elle et lui sont biberonnés à la musique de Bach depuis bébés.
Ensemble, ils vont nous faire entendre les œuvres de leur glorieux aîné comme jamais, au piano et au marimba, en en livrant des « éclats » sur lesquels ils improvisent jusqu’à renvoyer l’image d’un Bach en miroir réfléchissant leur langage du XXIe siècle… Comme envoûtée, Vassilena Serafimova éclate les mélodies qui s’envolent sous les baguettes du marimba, tandis que Thomas Enhco au piano dessine et fraye le chemin de l’aventure. Porté par une longue pratique, le duo formé en 2008 combine imagination créative et technique impeccable. Formée à la Juilliard School de New York, Vassilena Serafimova est la meilleure ambassadrice du marimba sur tous les continents. De son côté, Thomas Enhco collabore avec de nombreux artistes du monde du jazz et du classique, dont Ibrahim Maalouf, Natalie Dessay, Jean-François Zygel, Oxmo Puccino, Christophe, Jane Birkin…
Quantité de fées musiciennes se sont penchées sur le berceau de Thomas Enhco il y a trente-cinq ans. Depuis, Thomas est devenu compositeur, pianiste de jazz comme de classique, violoniste, parfois chef, et il va exprimer ses multiples talents tour à tour, avec naturel et simplicité.
Le Murmure des Oiseaux qu’il a composé lui a été inspiré par « les milliers d’étourneaux qui virevoltent, tournoient, changent soudainement de direction sans jamais se heurter. » Il en est également l’interprète au piano, avec, à ses côtés, la violoniste Sarah Nemtanu, premier violon solo de l’Orchestre national de France et soliste hors pair. Véritable magicien, Enhco devient pianiste classique dans le Concerto en sol de Ravel, aux accents très jazzy. La soirée se conclut avec la puissance de feu orchestrale de la Symphonie n° 9 dite la « Grande » de Schubert, sans Enhco, mais dirigée par la baguette, forcément magique, de Johanna Malangré, directrice musicale de l’Orchestre de Picardie qui assure le concert.
Dans Gravité, Angelin Preljocaj joue avec l’ennemi du danseur : ce qui l’attire vers le sol et le cloue. Il demande donc à ses interprètes de s’affranchir de la pesanteur, de déployer leurs corps comme autant de figures d’un feu d’artifice incarné, dans un ballet réglé au millimètre, captivant et graphique.
Le plateau baigne dans une lumière lyrique, et les corps s’y attirent et s’y repoussent. Ils s’envolent, ou au contraire s’ancrent dans le sol, selon une partition musicale des plus éclectiques : de Bach à Daft Punk, Xenakis, Chostakovitch, Philip Glass. Le spectacle se conclue sur une interprétation magnifique du Boléro de Ravel. Sa méditation sur la gravité conduit le chorégraphe virtuose à nous offrir un hommage à la grâce dans une écriture des corps au croisement du classique et du contemporain.