Comment le désir se construit-il ? Comment les représentations de la sexualité façonnent-elles nos fantasmes ? Être le père d’un bâtard part de l’aveu d’une honte, celle d’éprouver du désir pour des situations de violences exercées par des hommes sur des femmes. Comment condamner la violence et la désirer ? Inspirées d’histoires vraies, trois adolescentes guident l’enquête pour analyser ce paradoxe. Elles sont convoquées, racontées, interpellées, mises à témoin et aident la protagoniste à dénoncer les mécanismes de violence agissants jusque dans son corps et dans ce qu’elle a de plus intime : son désir.
Dans une chorégraphie pleine d’allégresse et de fantaisie, magnifiée par la musique d’Henry Purcell, Blanca Li met l’émotion au centre de ce Didon et Énée. Blanca Li adapte pour un ballet de dix interprètes l’unique opéra d’Henry Purcell, Didon et Énée. Sur l’enregistrement des Arts Florissants de William Christie, elle déploie toutes ses ressources de chorégraphe et de grande faiseuse d’images pour incarner sur le plateau cette tragique histoire d’amour empêchée, impossible.
Un beau travail de troupe au service du message humaniste de Victor Hugo, dans un dosage subtil de romantisme et de farce. Avec Ruy Blas, Victor Hugo compose le drame romantique par excellence ! Tout y est : amour, trahison, pouvoir, pureté, cynisme, les ingrédients sont réunis pour un intense panel d’émotions, qui flirte, sans jamais y tomber, avec le mélodrame.
Stephan Eicher a toujours voulu faire du théâtre. Un jour il a parlé de ce souhait à un directeur de théâtre en Suisse, son pays natal, qui l’a mis en relation avec François Grémaud, metteur en scène bien connu pour ses mises en scène subtiles et délicates. Du coup, ils ont fabriqué ce spectacle un peu OVNI, qui permet de découvrir un Stephan Eicher intime, loin du folklore lié au rock et au gros son.
Face aux murs nous plonge au cœur d’une révolte intérieure, racontant ces instants de vertiges et de doutes que l’on peut vivre face aux autres, ou parfois face à soi-même. Un récit qui se veut optimiste sur les capacités de l’homme à s’adapter, se dépasser, à recommencer et à se réinventer. Six acrobates se retrouvent sur un grand mur en plexiglas entouré de deux trampolines. Parfois témoin, parfois acteur de ces désirs et de ces doutes, cette petite humanité part à la découverte de ses parts d’ombres et de son courage enfoui.
Comment une fille de cultivateur ayant reçu une bonne éducation devient une épouse triste, une amante passionnée et une mélancolique incapable de vivre. Madame Bovary constitue le « tube » de Gustave Flaubert. D’aucun considère qu’il serait le premier roman moderne par ses procédés stylistiques et les thèmes qu’il aborde. Cette chronique de la vie de province au tournant du XIXe siècle continue à surprendre par l’intensité du drame relaté et sa façon extrêmement contemporaine de poser la question du sens de la vie, de ce que serait une vie bonne.
Le texte réécrit par Joël Pommerat, librement inspiré de la pièce de Pagnol, travaillé en collaboration avec Caroline Guiela Nguyen et Jean Ruimi à la Maison Centrale d’Arles, nous touche au cœur. Ce Marius plonge ses racines dans le Marius de Marcel Pagnol. Mais, par une série de glissements, Joël Pommerat en réactualise les enjeux. Tout d’abord, si l’action se déroule toujours à Marseille, César ne tient plus le café originel, mais une boulangerie-sandwicherie. Fanny travaille dans un salon de coiffure et Panisse possède des magasins de scooter. Mais ces transpositions ne trahissent en rien le texte.
Le travail chorégraphique de Sylvère Lamotte cherche à éprouver le corps et ses limites. Que peut le corps ? Au fil de ses créations, sa réponse est une découverte émerveillée du déploiement des possibles magnifié par la danse, bien au-delà des apparences et des questions sur l’empêchement, le handicap ou l’immobilité.
Œuvre majeure du XXe siècle, très injustement méconnue, le formidable Concerto pour violoncelle de Samuel Barber (1945) brille de tous ses feux virtuoses sous l’archet du jeune soliste luxembourgeois Benjamin Kruithof. Au même programme, l’éloquente évocation picturale de la compositrice britannique Judith Weir (née en 1954) pique notre curiosité, cela avant de retrouver le grand musicien américain dans son célébrissime et toujours émouvant Adagio pour cordes…
Pour retrouver le goût de l’enfance perdue, Peter Pan saute par la fenêtre d’une chambre vide, celle de Wendy, morte de vieillesse, qui n’est plus là à l’attendre. Il nous invite à le suivre dans son inconscient, vers une île intemporelle : le pays du Jamais. Tout au long du voyage clownesque, le personnage réalise qu’il a vieilli, jusqu’à un combat final entre lui et lui-même.